L’accumulation chinoise de matières premières: entre pragmatisme et spéculation
Depuis 2023, la Chine a intensifié ses achats de matières premières, alimentant des inquiétudes à l’échelle mondiale. Pékin a constitué des stocks massifs d’acier, de pétrole, de blé, et d’or, bien au-delà des besoins intérieurs. Cette stratégie, qui dépasse souvent la consommation nationale, suscite des questions. Selon des experts, les motivations varient entre anticipation de tensions géopolitiques, opportunisme économique et spéculation
L’Empire du Milieu s’est notamment illustré par ses achats d’or. Au premier trimestre 2024, la Banque populaire de Chine a accumulé 290 tonnes supplémentaires, un chiffre qui dépasse les achats de toutes les autres banques centrales. Certains experts estiment que Pékin tente ainsi de se prémunir face à des crises potentielles, telles que de nouvelles tensions commerciales avec les États-Unis ou un possible conflit avec Taïwan.
Les métaux rares, essentiels pour les technologies vertes, font également partie de cette stratégie. La Chine contrôle une grande part de leur production, ce qui lui permet de renforcer sa position sur la scène mondiale. D’après les chercheurs, cette accumulation pourrait placer les économies mondiales dans une situation de dépendance critique envers Pékin.